Le sport, levier d’attractivité pour le Grand Paris

Et si la « marque Grand Paris » devenait LA référence mondiale pour la pratique sportive ?

Comme l’atteste la seconde place derrière Tokyo que prend Paris dans le “Global Sports Impact Cities Index 2019”, le Grand Paris possède d’ores et déjà un grand nombre d’atouts quant à sa capacité à accueillir de grands évènements sportifs internationaux.

Quels impacts ont-ils sur la ville ? Sur ses usagers ? Quels sont les effets d’entrainement de la pratique du sport pour l’économie francilienne et comment peut elle favoriser l’innovation ? Quel rôle joue l’écosystème du sport dans l’attractivité du Grand Paris et dans le développement de ses territoires?

Afin de répondre à ces questions, nous nous sommes associés à la Chaire d’Economie Urbaine de l’ESSEC qui travaille pour des partenaires publics et privés de la région parisienne sur des thématiques de recherche appliquée.

Cette étude a  vocation à la fois à mettre en évidence les atouts et le potentiel du sport dans toutes ces facettes pour le développement du Grand Paris, en les mettant en perspective par le biais de comparaisons internationales, et de formuler des propositions pour faire du sport un levier de développement  territorial, avec pour objectif final, de  faire du Grand Paris la capitale sportive mondiale par excellence d’ici les prochaines années.

Un événement en ligne a été organisé le jeudi 10 décembre 2020 dans cette optique, réunissant des personnalités du monde sportif représentant les différentes facettes de ce secteur.

Nous appelons à faire du Grand Paris la métropole sportive !

L’attractivité des métropoles dans la période post-CoVid ne se jouera pas sur un chapelet de données macro-économique, mais sur un esprit et un récit. Dans cette approche, le sport porte un message à la fois global et universel, et le Grand Paris a tous les atouts pour devenir d’ici 2024 LA référence d’une métropole sportive. 

Les entreprises, qui investissent annuellement des montants colossaux pour associer leurs marques au sport, savent depuis longtemps quel incroyable vecteur celui-ci constitue.

La puissance du sport comme support de communication tient à sa capacité d’expression universelle. Un joaillier, une franchise de bricolage, une banque de détail ou un constructeur automobile peuvent prendre un même sport pour s’adresser à des publics très différents. Pour un horloger le tennis évoquera la précision, pour un constructeur automobile il parlera de puissance, pour un assureur il invoquera le collectif….

Cette capacité à tenir un message universel, à parler à tous et partout, les territoires devraient s’en emparer. Or si les marques commerciales ont investi le sport, rien de comparable pour le marketing des territoires. Quelques-uns voient bien leur nom associé à une épreuve spécifique (les 24h du Mans, le Grand Prix de Monaco, le tournoi de Bâle, l’enduro du Touquet…) mais sans qu’aucune Métropole n’ait, à ce jour, associé le sport à son image ou se soit imposée comme La Ville du Sport.

Or il y a, entre les grandes villes et le sport, comme une correspondance en clair-obscur qui donne un relief particulier.

Le sport parle de bien-être et de santé par la pratique personnelle ; il parle d’excellence et d’exigence par les performances des athlètes de haut-niveau ; de solidarité et de partage par la convivialité des rencontres ; de rayonnement et d’universalisme par l’accueil des grands évènements. Il est spectacle. Il est loisir. Il évoque l’innovation et la ténacité. Il invoque l’inclusion et l’accessibilité.

« Santé », « inclusion », « performance », « rayonnement », « loisirs », « innovation », « solidarité », « excellence », « bien-être »… Toutes les métropoles mondiales cherchent à s’imposer sur ces enjeux ! Aucune, pourtant, n’est parvenue jusqu’à lors à s’imposer comme « La Ville du Sport ». Ni même ne parait l’avoir véritablement tenté. Certaines métropoles sont devenues des références pour le shopping, le digital, le street art, l’environnement ou la gastronomie. Des villes se sont imposées comme capitale de la finance, des casinos, du commerce maritime, des assurances, de la chaussette ou de l’automobile… Mais la position de Ville de référence mondiale pour le sport reste à prendre.

La compétition est ouverte.

Parmi toutes, le Grand Paris n’est pas la métropole la moins fondée à revendiquer ce titre. Il peut s’appuyer sur des arguments culturels qui vont de Pierre de Coubertin à Kylian Mbappé, et des arguments architecturaux du Stade de France à Molitor, ou de Paris la Défense Arena au Centre aquatique de Saint-Denis.

Mais au-delà de ces totems, qu’est-ce qui définit un territoire, une métropole comme « sportive » ? Est-ce le nombre de paniers de Basket à l’hectare ? de trous de golf dans un rayon de 50 km ? Le ratio de licenciés par habitants ? L’audience cumulée de ses grands évènements ? Le retentissement de ses clubs dans les championnats internationaux ? Le taux d’accessibilité des équipements pour la pratique sportive ?

Un peu de tout cela bien sûr. Mais tellement plus que la somme de statistiques qui, certes, disent quelque chose mais ne racontent rien. Une Métropole Sportive c’est surtout un esprit, une culture qui colore tous les domaines. Une certaine idée de ce que le sport peut apporter à la cohésion des territoires, à la performance des entreprises, à la mixité sociale, à l’éducation, à l’accomplissement personnel…

Faire du Grand Paris La Capitale mondiale du Sport supposera de valoriser nos atouts, de mobiliser nos énergies mais aussi de progresser et de s’appliquer à nous-mêmes la discipline des champions pour pousser toujours notre exigence.

C’est à cette course de fond que Paris Capitale Economique convie aujourd’hui toutes les énergies, pour installer durablement le Grand Paris sur la première marche du podium des Territoires Sportifs. Dans la compétition des métropoles, Pierre de Coubertin nous le pardonne,  l’important n’est pas de participer. Mais si au cours des quatre prochaines années, tous ensemble, nous parvenons à progresser jusqu’à faire du Grand Paris La Référence évidente, La Capitale mondiale du Sport, avec tout ce que charrie  l’idée du Sport, alors cela donnera à la région capitale de la France un argument puissant de rayonnement. Les Jeux de 2024 en toile de fond sont une occasion précieuse pour nous engager pleinement dans cette course. Plus vite, plus haut, plus fort.

Les membres du groupe de travail de Paris-Ile de France Capitale Économique : Métropole du Grand Paris, CCI Paris-Ile de France,  Business France, Accenture, Air France, Banque des Territoires, ABB, BNPParibas, CNRS, EDF, Enedis, Engie, ESSEC Business School, EY, FRTP, Grand Orly Seine Bièvre, Icade, InVivo, La Poste, Legrand, Paris-La Défense, Phare Away, Société du Grand Paris, URW, Vinci, Wilmotte & Associés Architectes.

Et si la « marque Grand Paris » devenait LA référence mondiale pour la pratique sportive ?

C’est en ligne que s’est donné le coup d’envoi de la soirée “Le sport, levier d’attractivité pour le Grand Paris” le jeudi 10 décembre 2020. Ouvert par Christian Nibourel, président de Paris Ile-de-France Capitale Economique, et Geoffroy Boulard, Maire du 17ème arrondissement de Paris et Vice-Président de la Métropole du Grand Paris, l’ensemble des intervenants présents se sont passés le relai pendant deux heures de direct pour mettre en lumière les valeurs du sport, qui coïncident chaque jour davantage avec les projets de la métropole.

L’attractivité étant au cœur de la mission de Paris Ile-de-France Capitale Économique, c’est sous cet angle que le sport a été abordé pour débuter les échanges. La première thématique a ainsi réuni Marie-Cécile Tardieu, Directrice Générale déléguée en charge de l’Attractivité chez Business France, Marc Lhermitte, Responsable de l’Attractivité chez EY France, Franck Boucher, Directeur de l’Attractivité à Paris la Défense, et Rémi Babinet Président Fondateur de BETC. Une première discussion a remis au cœur du sujet la place des collectivités territoriales dans la pratique sportive, notamment au sein de la région francilienne qui se prépare à recevoir les Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024. Le sport est un support de communication considérable, dont les retombées sont importantes, tant du point de vue humain que financier. A l’image du projet de Paris la Défense, qui est parvenu à regrouper deux territoires qui communiquaient peu ensemble, l’ouest parisien et la banlieue de Nanterre, le sport a déjà su montrer sa puissance comme un facteur de regroupement au sein d’un terrain grandissant et diversifié. Faire de Paris une marque sportive, c’est un objectif ambitieux mais attendu pour une ville qui en 2024 sera le centre d’attention de plus de quinze millions de téléspectateurs partout dans le monde. Le dynamisme du territoire sera d’ailleurs traversé à ce moment-là par son nouveau réseau ferroviaire, où les pôles sportifs seront tous à portée de main des habitants dans une nouvelle mobilité accélérée et accessible à tous. Paris 2024 serait peut-être bien la ligne d’arrivée à franchir pour devenir la première métropole sportive de référence !

Une place qui devra être conquise par le Grand Paris, mais au profit de tous les habitants du territoire de la métropole. C’est le sujet de l’inclusion socio-économique abordé par Marie-Amélie le Fur, triple championne paralympique et Présidente du Comité Paralympique et Sportif Français, Tanguy de la Forest, athlète paralympique et Vice-Président de la Fédération Française de Handisport, Quentin Gesell, Vice-Président délégué au développement sportif de la Métropole du Grand Paris et Maire de Dugny, et Marc Hofer, Président de l’association Premiers de Cordée. Le sport, ressource pour les personnes en situation de handicap, est également le point de jonction vers une société où les valeurs morales repenseront la place méritée des personnes en situation de handicap, dont les performances et le potentiel sont loin d’être uniquement sur un plan sportif. Le sport est une solution pour certaines problématiques sociales contemporaines, et parfois même à certaines problématiques médicales. Il est vecteur de progrès et de dépassement de soi pour les personnes en situation de précarité, d’exclusion, ou de maladie. Médiatiser la diversité des sportives et des sportifs, c’est donner une chance à une partie de la population de s’identifier et de se sentir intégrée dans un territoire plus accueillant pour tous, tant au niveau des infrastructures que dans les mentalités.

Inclure les sportifs, para-athlètes ou valides, c’est l’avenir d’un progrès pour toute une société, et une ressource éminente et encore trop souvent marginalisée pour les entreprises. Véronique Barré, auteure de Le Sport, des médailles et après ? et Directrice de Collectif Sports, André Lenquette, Directeur Général d’un Think Tank « Ad Corpus Sanum, le pouvoir du sport en entreprise », et Thomas Lombard, ancien joueur international de rugby et Directeur Général du Stade Français Paris, témoignent du fort potentiel des sportifs dans le monde professionnel après leurs carrières et, plus globalement, des bénéfices considérables de la pratique sportive au sein des entreprises. Avant d’être une performance de haut-niveau, voire olympique, la performance sportive est avant tout humaine. C’est la maîtrise, tant de son corps que de son esprit, la capacité à analyser, anticiper, pour finalement donner le meilleur de soi-même et se surpasser. Des valeurs sportives inaliénables et des compétences multiples, qui sont finalement les mêmes que celles requises pour développer un projet, une idée, ou même une entreprise. L’accompagnement scolaire et professionnel des sportifs est donc un facteur de réussite, qui peut profiter aux entreprises. Leur ténacité est une force dans ce qu’ils entreprennent, et les entreprises peuvent se saisir de cette faculté, qui dans le monde professionnel est une ressource rare et remarquable. Mais au-delà de la présence d’une ou d’un sportif de haut niveau dans une entreprise, c’est la relation des entreprises avec la pratique sportive en général qui doit être redynamisée. Le sport, meilleur remède contre la sédentarité, atout de bien-être, est à saisir pour les entreprises car il peut se révéler être un solide facteur d’attractivité, tant pour les salariés, qu’une nouvelle perspective de rentabilité pour les dirigeants. Les entreprises doivent contribuer au changement de regard de la pratique sportive. Ce premier changement, c’est le premier pas vers une nouveauté culturelle et innovante. 

Le sport ne se joue pas sur un seul terrain, et s’immisce en réalité dans de nombreux écosystèmes et acteurs qui traversent un territoire comme celui du Grand Paris. Il est à la fois moteur de développement, de changements mais aussi d’innovations. C’est la dernière longueur du sujet, qui va être traversée par Yves Benchimol, Co-Fondateur et Président de WeWard et Paul-Emile Saab, PDG de Sport Heroes. Créer et innover par le prisme du sport, c’est le pari ambitieux mais réussi dans de nombreux secteurs d’activité et d’investissements. Le sport englobe une large variété de disciplines sportives, qui sont toutes des possibilités pour devenir de nouvelles portes d’entrée vers de nouvelles innovations technologiques, scientifiques, inclusives, sociales, ou encore égalitaires. Le pouvoir du sport, c’est sa capacité en une discipline, un match, une action, un besoin sportif, de donner naissance à un champ infini d’innovations et de créations. La crise sanitaire a d’ailleurs montré que le secteur économique sportif pouvait être en mesure de continuer de se développer et de croître, au moment où d’autres secteurs auxquels un fort potentiel a toujours été attribué, se sont retrouvés, eux, complètement à l’arrêt. Le sport présente une solidité économique au potentiel particulièrement riche. 

Travailler à faire de Paris une métropole sportive d’excellence, c’est se lancer dans une épreuve riche en potentiel. Capitaliser les ressources et les savoirs-faire autour de la dynamique de Paris 2024 n’est que le départ, pour que la ville de Paris soit une référence sportive, humaine, entrepreneuriale et économique. Le sport doit devenir un élément globalisant, au-delà des Jeux Olympiques et Paralympiques, comme une des composantes  d’une société économique attractive et moderne. Devenir une métropole sportive de référence c’est aller vers un progrès identitaire au sein du territoire, pour que le sport puisse alors résonner avec Paris, comme le luxe, la mode, ou encore le romantisme ont réussi à devenir les singularités historiques du territoire.

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