L’attractivité française et européenne face aux bouleversements politiques – analyse de Sylvie Matelly

L'attractivité française et européenne face aux bouleversements politiques - analyse de Sylvie Matelly

Dans le cadre de son groupe de travail “Attractivité”, Paris-Île de France Capitale Économique (PCE) a choisi de donner la parole à Sylvie Matelly, Directrice de l’Institut Jacques Delors à propos de la situation politique de la France et de son impact à l’étranger.

Découvrez notre interview ci-dessous.

Comment interprétez-vous les résultats des élections législatives et européennes ?

Sylvie Matelly : Les résultats des élections européennes révèlent un paradoxe entre les niveaux européen et national : on observe une relative stabilité des équilibres de la mandature précédente au Parlement européen, ce qui a permis la réélection d’Ursula von der Leyen à la présidence et une coalition majoritaire pro-européenne, grâce au maintien relatif du Parti Populaire Européen (PPE) à droite et du parti socialiste à gauche (les 2 groupes totalisaient 318 sièges en 2019, ils sont 324 en 2024), malgré une baisse des élus Renaissance et Verts (au total 173 députés en 2019 et 130 en 2024).

L’extrême droite, bien que devenue la troisième force politique au sein du Parlement européen (elle a gagné 60 sièges lors de ces élections, soit 8% de plus qu’entre 2019 et 2024), reste très divisée. A présent réparties au sein de 3 groupes aux positions très divergentes, les conservateurs et réformistes européens (78 sièges), les patriotes pour l’Europe (84 sièges) et les Europe de Nations souveraine (25 sièges), elle sera davantage une force de blocage qu’une force d’action et ce d’autant plus que les anti-européens du groupe des patriotes sont cette fois-ci plus nombreux que les réformistes et conservateurs et se positionnent comme le 3e groupe au Parlement.

Face à cette équation, Ursula von der Leyen a fermement exprimé sa volonté de faire passer des initiatives grâce à une large coalition des partis centristes, modérés et pro-européens, avec une participation accrue des Verts. Elle a également insisté sur son refus de conclure des accords avec les partis ne respectant pas les valeurs de l’Union Européenne, critiquant sévèrement la visite à Moscou du président hongrois Viktor Orban alors qu’il prend la présidence du Conseil mais elle pourrait aussi devoir compter sur le groupe de conservateurs et réformistes pour certains dossiers.

Il est intéressant de noter que les élections législatives françaises ont suivi et à la même surprise générale une tendance comparable : les partis modérés ont in fine obtenu une majorité absolue et dominent le paysage politique. Ce qui a été loin d’être le cas des résultats des élections européennes pour la France…

Cependant, au niveau européen, une analyse des résultats par pays montredes nuances plus marquées que ne le laissent à penser les résultats globaux et par conséquent une fragmentation politique plus marquée qu’on aurait pu l’imaginer. Dans cinq des six pays fondateurs de l’UE, les partis populistes d’extrême droite arrivent en tête ou en deuxième position, indiquant une montée de l’extrême-droite assez généralisée, ou, dans le cas de l’Italie, le maintien d’une position forte sans progression. Giorgia Meloni arrive en tête en ayant capté les voix du parti Cinq Étoiles de Matteo Salvini, qui s’est effondré, tandis que le parti démocrate centre-gauche a gagné des voix. Dans le nord de l’Europe, les socio-démocrates dominent, probablement aussi parce qu’ils ont su convaincre sur des sujets plus conservateurs. En Europe centrale et orientale, les résultats sont plus divers, avec une forte présence des partis populistes d’extrême droite et un clivage marqué avec les partis modérés.

En somme, les élections européennes et les législatives françaises montrent deux tendances : une polarisation politique opposant les réactionnaires “anti-tout” aux progressistes modérés ; et une tentation pour le vote d’extrême droite en première intention, mais une hésitation des électeurs et une forte mobilisation d’un front républicain lorsqu’il s’agit de transformer l’essai et de porter l’extrême droite au pouvoir. À noter que l’extrême droite n’a obtenu aucune commission au Parlement européen.

Cette situation traduit un ras-le-bol général. La gauche a perdu son lien privilégié avec les classes populaires, un phénomène étudié par Emmanuel Todd dès les années 1980 et qui s’est progressivement aggravé jusqu’aux années 2000.

Aujourd’hui, cette rupture est consommée. Aux États-Unis, par exemple, levote est fortement corrélé au niveau de diplôme comme d’ailleurs, l’évolution du pouvoir d’achat dans ce pays. Bien que le vote populiste ne se limite pasaux non-diplômés, ces derniers votent majoritairement pour des candidats populistes et dans le même temps, ce sont aussi eux qui subissent le creusement des inégalités et ont vu leur niveau de vie stagner, voire même reculer sur ces 30 dernières années.

Cependant, les partis modérés commencent enfin à se saisir du débat sur la précarité, les injustices socio-spatiales et les inégalités. C’est très net aux États-Unis depuis l’investiture de Kamala Harris qui contre toutes attentes n’a pas choisi, bien au contraire, un colistier plus modéré qu’elle. Aux États-Unis, ce débat s’est ouvert englobant aussi les inégalités d’accès, au capital socioculturel, aux inégalités spatiales ou de chances. Il vise à répondre à la peur du déclassement qui traverse largement les classes moyennes aujourd’hui. Cette peur, qu’elle soit fantasmée ou qu’elle réponde à une réalité (ce qui est le cas aux États-Unis) favorise le vote contestataire. En Europe, les pays scandinaves ont probablement été les premiers parmi les partis modérés à le comprendre. Ils ne laissent plus le discours sur l’immigration à l’extrême-droite, mais s’en emparent pour répondre aux inquiétudes exprimées et offrir des solutions alternatives, ce qui affaiblit les extrêmes en retour.

Comment cette situation politique en Europe est-elle perçue à l’étranger ?

SM : Les élections européennes n’ont pas suscité de commentaires particuliers ou différents de ce que l’on a pu lire en France ou en Europe dans la presse étrangère. Il est cependant important de noter que, tant àl’étranger qu’au sein des pays de l’Union européenne, la connaissance et la compréhension du fonctionnement des institutions européennes restent relativement faibles.

Ce qui a positivement surpris la presse étrangère ces cinq dernières années, c’est la capacité de l’Union européenne à gérer les crises, qu’il s’agisse de la pandémie, d’une stratégie de défense commune ou de l’unité en faveur du soutien à l’Ukraine.

L’Union européenne est enfin devenue un acteur qui compte. Il suffit pour s’en convaincre de regarder le nombre de déplacements réalisés par Ursula Von Der Leyen aux États-Unis ou en Chine. En revanche, ce qui marque également les observateurs étrangers, c’est l’incapacité de l’UE à se projeter comme une grande puissance alternative à la Chine et aux États-Unis, ainsi que son décrochage progressif sur le plan économique et de la compétitivité.

Ce décrochage de l’Europe n’est pas un phénomène nouveau, bien qu’il se soit accéléré ces dernières années. Les Européens eux-mêmes reconnaissent la difficulté de l’UE à innover et à défragmenter son marché. Ursula von der Leyen a cherché à répondre à cette critique dans son discours de présentation de son programme en vue de sa réélection au Parlement européen (18 juillet 2024), en s’appuyant sur les conclusions du rapport d’Enrico Letta sur la nécessaire relance du marché intérieur. Il s’agit d’un enjeu stratégique pour l’Europe.

Toutefois, il faut relativiser cette notion de décrochage, du moins celui observé récemment : l’Europe est fortement pénalisée par son manque d’autonomie énergétique. La guerre en Ukraine et les nouvelles sources d’approvisionnement énergétique, notamment américaines, trouvées dans un contexte de rapports de force défavorables, alourdissent considérablement la facture énergétique. Il n’y a donc pas de fatalités à ce stade même si le facteur démographique va rapidement rattraper les européens (l’Europe pourrait perdre la moitié de sa population à l’horizon 2100). Il est donc urgent d’agir.

Quelles réactions ont suscité à l’étranger les résultats des élections législatives françaises ?

SM : En ce qui concerne la situation en France, les pays étrangers ont exprimé tout à la fois un soulagement et une certaine admiration pour ce pays qui a réussi à faire front contre l’extrême-droite.

Toutefois, compte tenu de la densité de l’actualité politique dans le monde, des vacances et, pour la France, de l’actualité de l’accueil des Jeux Olympiques et Paralympiques, l’instabilité politique française est presque passée sous les radars dans la presse étrangère. Pourtant, si l’instabilité perdurait cet automne, elle susciterait l’inquiétude des marchés financiers et reviendrait probablement dans les inquiétudes suscitées par notre pays.

Quel est l’impact des élections européennes sur l’attractivité de l’Europe ? Doit-on toujours penser l’attractivité (et la compétitivité) à l’échelle européenne ?

SM : Tout d’abord, il faut souligner le sursaut de l’UE. Ursula von der Leyen a récemment affirmé sa volonté de réformer les traités européens, une initiative qui semblait impossible il y a quelques mois. Elle croit en sa capacité à convaincre et à soutenir un agenda ambitieux. Pourquoi cette détermination ? L’UE prend peut-être enfin conscience qu’elle doit s’affirmer en tant que puissance géopolitique.

La Commission européenne semble avoir pris acte des dynamiques géopolitiques actuelles et comprend qu’elle doit s’affirmer et qu’elle peut prétendre à être une puissance mondiale. En 2016, les institutions européennes ont réagi rapidement au référendum sur le Brexit et à l’élection de Donald Trump en commençant à dessiner un agenda stratégique, avec par exemple le Fonds européen de Défense. Mme von der Leyen a encore renforcé cette ambition en faisant de l’UE la première grande puissance à s’engager vers la neutralité carbone avec le Pacte Vert. Face à des États membres affaiblis qui tergiversent et continuent à faire primer l’intérêt national, la Commission européenne, que les dernières élections ont stabilisé, tente de peser davantage et de prendre des initiatives, même sur des sujets où elle n’a pas de compétences directes. Ursula von der Leyen a également entamé en ce sens des discussions avec António Costa, le nouveau président du Conseil, car elle sait que sa bonne entente avec lui est une condition de l’efficacité de son action et pour faire avancer plusieurs projets de réforme.

Ce sursaut ne doit toutefois pas cacher la difficulté de l’UE à jouer de son soft power. Les élections européennes de 2024 pourraient effectivement affaiblir l’attractivité de l’Europe en raison de la montée des partis populistes et de droite radicale dans plusieurs pays. Cette situation pose la question de savoir si l’attractivité ne doit pas plus systématiquement être pensée à l’échelle européenne. Le modèle européen, fondé sur la négociation et le compromis, devrait être porté avec fierté et conviction pour attirer et inciter le reste du monde à suivre cette voie. Dans les années 1980, Jacques Delors avait par exemple suggéré que le Moyen-Orient coopère sur l’eau pour pacifier la région, de la même manière que l’Europe avait coopéré sur le charbon et l’acier.

Face à un monde de plus en plus violent et à des acteurs qui ne respectent pas les règles, l’UE a réalisé qu’elle avait plus à perdre en continuant à capitaliser sur la globalisation et l’ouverture. Les Européens doivent désormais défendre leurs intérêts et adopter une posture à la fois défensive et offensive, ce qui est relativement nouveau. Il y a une volonté affichée de construire une politique industrielle européenne. Cependant, malgré des positions crédibles, les États membres ne sont pas encore tous d’accord sur la marche à suivre. Se replier et se protéger pourrait coûter plus cher que de continuer à s’ouvrir. C’est un véritable dilemme du prisonnier.

Quels sont les dispositifs européens les plus favorables à l’attractivité selon vous ? Quels sont ceux à développer ?

SM : Le modèle européen peut être attractif, mais il est essentiel de créer les conditions nécessaires à cette compétitivité. On constate un décrochage global de l’économie européenne depuis une trentaine d’années. Paradoxalement, c’est l’Union européenne qui a le mieux respecté les règles de la mondialisation tout en en tirant le moins de bénéfices.

Le modèle européen fait le choix de la qualité et donc de la mise en place de normes restrictives. Ce choix de montée en gamme a un coût qui pose très directement la question de l’accès à cette offre : qui peut se permettre des produits de gamme supérieure ? Ce modèle européen peut être pérenne, mais il doit être compétitif et doit veiller aux conditions pour son adoption par la majorité. Il est donc crucial de trouver des moyens de générer suffisamment de richesses pour permettre une redistribution plus juste et équitable. Les classes populaires ne peuvent aujourd’hui pas se permettre cette montée en gamme et pourtant elles ne se sont pas appauvries. Mais les écarts de revenus se sont creusés en Europe avec certains segments de la population profitant bien davantage de la situation économique que d’autres ; ils se sont également creusés entre l’Europe et les États-Unis qui ont mis en place une importante politique d’incitations.

Le Texas est l’État américain qui a le plus investi dans les énergies renouvelables ces dernières années. Il a bénéficié d’incitations financières. Produire de l’énergie renouvelable y est devenu plus rentable que d’extraire du pétrole ou du gaz de schiste. C’est une bonne leçon à retenir : la transition énergétique, comme tout changement d’ailleurs, repose davantage sur des intérêts économiques que sur des valeurs idéologiques.

L’UE prend conscience de ses lourdeurs bureaucratiques, exacerbées par la complexité du système institutionnel. Depuis les années 1990, des scandales liés aux détournements de fonds européens ont conduit à la mise en place de dispositifs pour prévenir ces abus. Cependant, ces mesures se sont accumulées, rendant le système lourd et complexe. Un travail important est nécessaire pour simplifier la bureaucratie, non pas en réduisant le contrôle, mais en harmonisant les normes et en apportant une plus grande transparence. Il est possible que les technologies, les algorithmes et l’intelligence artificielle puissent être d’une grande aide à l’avenir.

L’application de normes exigeantes ne pénalise pas forcément la compétitivité mais elles obligent souvent à se repositionner : ceux qui ont déjà été soumis au devoir de vigilance en France bénéficieront d’un avantage comparatif avec l’instauration d’un devoir de vigilance au niveau européen. Il est cependant crucial de résoudre les incompatibilités entre les normes, par exemple entre le RGPD et le devoir de vigilance, afin de rendre l’ensemble cohérent et structuré. Cela devrait réduire les démarches administratives nécessaires pour se conformer aux exigences, facilitant ainsi le travail des entreprises en Europe. Le cadre normatif ne doit pas être un frein, mais plutôt être simplifié au maximum. Il est important de réfléchir aux raisons d’être de ces normes, à leur intérêt et à la manière dont elles peuvent améliorer l’activité économique.

Dans ce contexte, quel est le rôle des entreprises ?

SM : Certaines entreprises adoptent une vision à court terme en se concentrant uniquement sur la maximisation des profits, une approche qui peut s’avérer dangereuse à long terme. L’exemple de la Chine illustre les conséquences potentielles d’une telle stratégie. Les restrictions imposées pendant la pandémie de COVID-19 ont eu des répercussions durables sur l’économie chinoise, entraînant un durcissement du contrôle gouvernemental et incitant certaines entreprises étrangères à réduire leurs investissements dans le pays. Cette situation a remis en question les droits de propriété et la liberté d’entreprendre, rendant difficile le recrutement d’expatriés et exacerbant les problèmes de pollution dans les grandes villes.

Le risque principal pour ces entreprises opportunistes réside dans la stabilisation et le vieillissement de la population mondiale. Les ressources humaines deviendront un enjeu crucial des prochaines décennies. Les entreprises qui ne parviennent pas à attirer et retenir les talents risquent de se trouver en difficulté. Or, pour être attractive, l’entreprise doit être responsable. Au 20e siècle, Ford l’avait bien compris en doublant le salaire de ses employés. Avoir des salariés qui ont les moyens de se soigner, de se cultiver, de profiter de leur temps libre, etc., a permis à cette entreprise de renforcer sa productivité et d’attirer les meilleurs.

De plus, dans un monde globalisé et largement privatisé, où la création de richesse provient principalement du secteur privé, les États ne peuvent plus répondre seuls à tous les défis. La préservation de nos démocraties dépend désormais autant de l’attitude des entreprises que des choix politiques des dirigeants publics. Les entreprises doivent assumer cette part de responsabilité, notamment en garantissant la démocratie et l’état de droit.

De même, face au changement climatique, leur implication est cruciale pour atteindre les objectifs fixés. La survie à long terme des entreprises dépendra de leur capacité à relever ces défis, tout en restant compétitives. Cette transition est particulièrement complexe pour les petites entreprises et nécessite un encadrement approprié. La composition de l’actionnariat joue également un rôle important. Alors que les investisseurs américains ou européens sont de plus en plus sensibles aux critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance), ce n’est pas toujours le cas pour les capitaux provenant des pays émergents ou du Moyen-Orient. C’est là qu’il faut être innovant et mettre en place des incitations pour encourager tous les actionnaires et investisseurs à respecter ces règles. L’harmonisation fiscale internationale, avec un taux minimum de 15%, est un pas dans la bonne direction, mais sa mise en place progressive nécessite du temps. La question du financement reste centrale, notamment concernant la dette publique et la politique monétaire.

La taxe carbone aux frontières de l’Union européenne est une initiative innovante qui pourrait inciter les entreprises à s’implanter et produire en Europe tout en respectant les normes environnementales. Car la solidarité est un intérêt bien compris : en préservant le pouvoir d’achat des populations et en maintenant des marchés sains, les entreprises défendent leurs propres intérêts à long terme.

Comment nous, les acteurs franciliens, pouvons envoyer des signaux forts pour répondre à cette incertitude ?

SM : La région Île-de-France, en tant qu’acteur majeur de l’économie française et européenne, peut jouer un rôle crucial pour répondre aux incertitudes actuelles et doit envoyer des signaux forts aux investisseurs et entreprises. L’Île-de-France possède des atouts indéniables qui en font un excellent point d’entrée pour les entreprises souhaitant s’implanter en France et en Europe. Elle figure parmi les régions les plus dynamiques d’Europe, offrant un réseau attractif qui permet aux entreprises de se positionner stratégiquement et de se déployer sur l’ensemble du territoire national et européen. De plus, depuis le Brexit, Paris a renforcé sa position en tant que place financière majeure en Europe.

Cependant, des incertitudes persistent, tant au niveau géopolitique que politique national. La France fait face à des défis structurels, notamment en ce qui concerne la maîtrise de ses dépenses publiques, ce qui commence à inquiéter certains acteurs économiques.

Pour contrer ces inquiétudes, nous pouvons envoyer des signaux forts : sur le plan politique, si la France parvient à mettre en place un gouvernement de coalition capable de gouverner efficacement, cela pourrait rassurer les investisseurs et les entreprises sur la stabilité politique du pays. La capacité des électeurs français à faire front commun contre les extrêmes lors des dernières élections a déjà suscité l’étonnement et l’admiration des milieux économiques internationaux. Cela a démontré la force et la solidité de notre démocratie. Si nous parvenons à construire un modèle de gouvernance innovant et efficace, cela renforcerait encore davantage la confiance des acteurs économiques.