Le Grand Paris : Capitale Mondiale du Sport

Le Grand Paris : Capitale Mondiale du Sport
1ère épreuve : Accueillir les Grands Événements Sportifs Internationaux

Faire du Grand Paris La Capitale Mondiale du Sport, c’est renforcer son attractivité en associant son image aux valeurs d’efforts, de solidarité, de performance, de santé, de fraternité. 

Parmi les éléments qui doivent caractériser la capitale du sport, l’accueil de Grands Événements Sportifs Internationaux permet à la fois de s’appuyer sur des arguments précis et de former un récit. Des événements récurrents, comme Roland Garros, ou exceptionnels, comme la Ryder Cup de 2018, participent de l’image et du prestige du Grand Paris, autant qu’ils se mesurent en nombre d’emplois, de nuitées d’hôtels, de chiffre d’affaires et d’activités touristiques.

Devenir La référence mondiale pour l’accueil des événements sportifs internationaux est ainsi un enjeu économique direct, par l’activité économique induite, et indirect par son impact de réputation… pourvu que nous sachions en accueillir plus, mieux, et de façon plus équilibrée entre les territoires car l’attractivité n’est pas réservée au public international mais s’adresse tout autant, sinon plus, aux habitants de la région. 

Un “Grand Événement Sportif International” est une manifestation qui rassemble des sportifs de nationalités différentes et dont l’impact, médiatique et sportif, dépasse les frontières du pays hôte. On distingue : les événements récurrents (Roland Garros, arrivée du Tour de France, etc.) et les événements exceptionnels, organisés à chaque édition dans un territoire différent (JO, Coupe du Monde, Finale de la Ligue des Champions, etc.)

En termes d’image, l’importance d’un grand événement sportif se mesure évidemment par son impact médiatique, mais ne se limite pas à la mesure quantitative. Ainsi, si les centaines de millions de téléspectateurs de Roland Garros permettent de faire rayonner Paris à travers le monde, les championnats du monde de karaté attireront des publics plus ciblés mais avec un impact très fort auprès de communautés dynamiques. 

L’étude réalisée par Paris-Île de France Capitale Economique a permis de recenser 595 manifestations sportives internationales entre 2005 et 2020 dans le Grand Paris ce qui nous place parmi les premières métropoles du monde en termes d’accueil de grands événements. Parmi ceux-ci, 538 étaient des manifestations récurrentes et 57 des événements exceptionnels. Ce taux de récurrence de 90% assure la stabilité de notre position.

Notre base est donc solide, mais en plus la dynamique est bonne puisque le nombre de grands événements accueillis est en constante progression. Sur l’année 2019, on recense 37 événements récurrents organisés dans le Grand Paris, contre 30 en 2005, soit une augmentation de 23% en 15 ans.

Autre enseignement important : la diversité des sports pratiqués. 35 sports sont concernés, avec souvent une pluralité d’événements et de disciplines dans un même sport comme l’escrime ou l’athlétisme. Certains, comme les sports de combat, la gymnastique ou l’équitation sont plus représentés, mais c’est aussi le reflet des domaines dans lesquels traditionnellement la France excelle. Parmi ces 35 sports accueillis dans des grands événements sportifs, 24 sont des sports olympiques. Le Grand Paris est donc bien la capitale du sport, et pas celle d’un sport.

Mais si, dans l’absolu, le nombre de grands événements sportifs internationaux a progressé au cours des 15 dernières années, cela s’est fait largement au bénéfice de Paris et beaucoup moins vers le reste de la région parisienne. En moyenne 4 événements sur 10 sont organisés extra-muros. Ce résultat peut paraître relativement équilibré mais, en dynamique, le nombre d’événements organisés en dehors de Paris est à peu près stable (quoiqu’avec des variations) depuis 2005, tandis que celui des événements intra-muros augmente régulièrement sur toute la période considérée.

Cette répartition et son évolution posent la question de l’attractivité des sites. On pourrait présumer que les grands événements sportifs ont lieu dans de grands équipements sportifs, et que ceux-ci, par le foncier qu’ils occupent, se situent plutôt en dehors de la zone très dense. A l’examen, pourtant, hormis le golf qui demande des surfaces très conséquentes, tous les autres sports sont pratiqués à la fois dans et en dehors de Paris. Même les sports équestres sont répartis à parts égales entre Paris intra-muros et extra-muros. Autant que des installations particulières, c’est la magie d’un lieu et le prestige de l’adresse qui vont peser pour la localisation d’un événement.

Une stratégie collective d’attractivité pour l’accueil des grands événements permettrait, sous la bannière « Grand Paris », de mieux répartir ces manifestations là où leurs retombées sur les territoires sont les plus positives. 

Mais avant de songer à accueillir plus d’événements, il faut d’abord veiller à ne point perdre ceux que nous avons déjà… 

Si le “Trophée Lancôme” s’est arrêté, alors qu’il était devenu un rendez-vous sportif important, ce n’est pas parce que l’herbe des green était plus verte ailleurs, mais parce que le principal sponsor s’est retiré. Dans le contexte de l’épidémie de Covid-19, un risque pèse sur la pérennité de certains sponsorings. Or ce ne sont pas des événements qui se mettent « en parenthèses » pendant quelque temps et peuvent reprendre facilement après quelques années. D’autres métropoles mondiales, comme Dubaï ou Singapour, sont à l’affût. Si des grandes manifestations sportives importantes pour l’attractivité de la France devaient être mises en risque dans ce contexte, le soutien des pouvoirs publics pourraient être nécessaires pour ne pas laisser partir ces « actifs stratégiques ». 

Ajoutons à cela que la France dispose d’une expertise reconnue en matière d’événementiel sportif. Un événement sportif est un spectacle, et aussi une industrie et des savoir-faire à l’export qu’il faut préserver et développer.

Parmi les nouveaux grands événements sportifs qui se sont installés dans le Grand Paris depuis une dizaine d’années, 13 concernent des compétitions féminines ou parasportives. C’est dans cette voie que peut résider, à court et moyen terme, notre principal vecteur de développement. Cette voie serait est à la fois un pragmatisme – considérant qu’il est plus simple de dupliquer une manifestation déjà existante et connue que d’en créer de nouvelles – et un message que le Grand Paris s’enorgueillirait à incarner : celui d’une métropole à la fois sportive, mixte et inclusive.