La culture et les industries créatives, leviers d’attractivité pour le Grand Paris

La culture et les industries créatives,
leviers d’attractivité pour le Grand Paris

Communiqué de presse – avril 2023

« Paris est la ville la plus créative au monde, c’est ici que le lien entre création culturelle et création de valeur doit être abordé » : Soumia Malinbaum, Présidente de la CCI Paris a ouvert par ces mots la conférence organisée par Paris-Île de France Capitale Économique le 17 avril dernier pour présenter sa nouvelle étude sur la culture et les industries créatives dans le Grand Paris, réalisée avec Beaux Arts & Cie avec le soutien de la DRAC Île-de-France et la Métropole du Grand Paris.

Cette étude originale permet de montrer les liens entre culture, industries créatives et attractivité à l’échelle du Grand Paris grâce à l’analyse de chiffres clés et le recueil de témoignages d’acteurs du secteur culturel.

Avec plus de 700 infrastructures de création et de lieux de formation, plus de 8 000 lieux de diffusion, l’organisation, en 2022, de 500 festivals et de plus de 300 expositions, l’ouverture ou la réouverture de 44 lieux culturels entre 2014 et 2019 pour seulement 9% de la population nationale, le Grand Paris se caractérise à la fois par une hyperconcentration des infrastructures culturelles et par une population « surconsommatrice » de produits culturels en comparaison avec d’autres villes. « Il s’agit donc d’un secteur générateur de valeur économique qui pèse lourd dans l’économie francilienne » a noté Solenne Blanc, Directrice Générale de Beaux Arts & Cie : son poids dans le PIB est estimé à 21,5 milliards d’euros en 2015 pour l’Île-de-France ; la culture et les industries créatives réunies représentent 10% des emplois de la région, soit plus que les secteurs de l’automobile, l’aéronautique et la pharmacie réunis ; avec une hausse de 31,2% de la création d’entreprises culturelles en Île-de-France entre 2019 et 2020, dont de nombreuses start-ups soutenues par des incubateurs dédiés (Créatis, Incubateur du Patrimoine, 104Factory) elles sont plus dynamiques que la moyenne nationale sur la même période (+27,4%).

« L’attractivité économique ne peut pas être un sujet décorrélé de celui de la culture, secteur économique puissant, aimant capable d’attirer des talents et moteur d’innovation », affirme ainsi Xavier Lépine, Président de Paris-Île de France Capitale Economique. L’étude de Paris-Île de France Capitale Économique pose clairement la question du lien entre vitalité culturelle, concentration des industries créatives d’un côté et attractivité de l’autre : ce lien est évident pour l’attraction des touristes, de loisirs comme d’affaires, avec 55 millions de visiteurs en 2019, 44 millions en 2022 dont 65% qui ont visité au moins un monument ou un musée, générant 22 milliards de retombées économiques indirectes en 2019. Il l’est également sur l’attraction des classes créatives : le talent attire le talent. Et les talents attirent les entreprises qui souhaitent travailler avec eux, pour eux, voire simplement à leur proximité.

« Aujourd’hui, la vitalité culturelle et artistique d’une ville joue un rôle important dans la décision d’une entreprise de s’y installer. » rappelle en effet Laurent Roturier, Directeur Régional des Affaires Culturelles d’Île-de-France. Le cas de Paris confirme la théorie de Richard Florida dans The rise of the creative class sur ce point, mais pas nécessairement sur le lien qu’il établit entre présence d’une importante classe créative et un haut niveau de développement économique : on ne peut pas établir de corrélation ; bien d’autres facteurs entrent en jeu pour permettre la fertilisation croisée – dont la perméabilité entre les différents milieux qui est loin d’être évidente.

En ce sens, l’étude doit être vue comme une pièce d’un ensemble plus grand, le projet Les MAGNETiques que Paris-Île de France Capitale Économique a initié et qu’il porte : son ambition est de provoquer la rencontre entre les mondes de la culture et des arts et celui de l’entreprise d’une part par l’organisation des soirées MAGNETiques comme celle qui s’est tenue le 17 avril dernier qui rassemble des acteurs de ces différentes sphères pour débattre et explorer des pistes d’actions pour renforcer l’attractivité du Grand Paris grâce à la vitalité culturelle du territoire dans toute sa diversité ; d’autre part par l’organisation de résidences d’artistes en entreprise qui permettent concrètement d’initier un nouveau type de création et de créativité chez les artistes comme dans les entreprises par leur rencontre. La saison 1 qui s’achève aura permis la mise en oeuvre de 12 résidences d’artistes et une saison 2 est en préparation.

Le lien entre culture, industries culturelles et attractivité possède également une forte dimension territoriale qui prend tout son sens quand on le considère à l’échelle de Grand Paris.

Les différents intervenants de la table ronde : Déborah Papiernik, Senior Vice-Président New Business, Ubisoft ; Joachim Pflieger, Directeur du Fonds de dotation Ambition Saint-Denis ; Marialya Bestougeff, Directrice de l’innovation du CENTQUATRE-Paris ; David Monteau, Directeur de l’attractivité, du développement de l’économie et du numérique, Métropole du Grand Paris ; Cyril Duchêne, Chef du Département de la communication, des publics et du développement, Musée Rodin et Laurent Roturier, DRAC Île-de-France, organisée lors de la soirée MAGNETiques du 17 avril ont montré à travers leurs différentes expériences (Fiminco à Romainville, Centre National de la Danse à Pantin, Musée Rodin à Meudon, 104 Factory, Fond s de dotation Ambition Saint Denis, Microfolies, Tiers-lieux culturel, atlas de lieux culturels du Grand Paris, jeux vidéo et réalité virtuelle) les différentes manières dont un lieu culturel peut créer la destination. Le point commun entre tous ces projets ? 

Le lien fort au territoire, avec ses acteurs, le public et plus largement les habitants. Une nouvelle conception de l’attractivité se dessine a pu conclure Chloë Voisin-Bormuth, Directrice générale de Paris-Île de France Économique : elle ne peut se résumer à attirer des forces exogènes ; elle repose aussi sur la force de rayonnement du territoire, de ses habitants et de ses acteurs. La pluralité des cultures, des nationalités et des publics, si caractéristique du Grand Paris, est donc une chance à saisir pleinement comme nouveau vecteur d’attractivité.